Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Blog du Pollen Iodé

"Le Chemin de la falaise" - Patricia Wentworth

            La détective Maud Silver mène l’enquête chez Rachel Treherne, une riche héritière qui est la cible de menaces de mort anonymes. Dans la famille de cette dernière, c’est elle qui gère l’argent ; virtuellement toute sa parenté tirerait un avantage pécuniaire de son décès.

            Le roman contient quelques remarques bêtes ou stéréotypées : il paraît à la fois convenu et excessif de parler de corps amoureux qui fusionnent alors qu’en fait il est simplement question d’un couple nouvellement formé qui s’embrasse et il est impossible de connaître la personnalité de quelqu’un seulement en regardant la forme de son menton, contrairement à ce que la romancière laisse entendre au début du récit. L’intrigue rend la véritable identité de Gale Brandon très facile à deviner, trop, peut-être bien ; on voit également arriver de loin son idylle avec Rachel.

            Le dénouement est raisonnablement surprenant. Le personnage de Caroline illustre le fait que l’on peut beaucoup aimer quelqu’un et néanmoins croire facilement que la personne en question est capable de méfaits, l’amour rendant alors seulement plus enclin à pardonner, mais pas forcément à avoir une plus haute idée de l’individu concerné ; on dit que l’amour est aveugle en laissant habituellement entendre par là que l’être qui aime est aveugle aux défauts de l’être aimé, mais en l’occurrence, au contraire, Caroline accepte de croire des déclarations dépréciatives à propos de l’objet de son affection alors que celui-ci, en fait, ne les mérite pas. Cette propension à pardonner plus volontiers quand on est amoureux n’est, du reste, pas universelle, d’aucuns peuvent, au contraire, se montrer d’autant plus exigeants avec un congénère qu’ils y sont très attachés, cette façon de se comporter variant d’un cas à l’autre en fonction de la personnalité. Cette question de la variation n’est pas évoquée dans le roman, auquel elle n’est certes probablement pas nécessaire.

            Les caractères des personnages ne sont guère fouillés mais, dans l’ensemble, sont esquissés convenablement ; c’est encore la détective qu’on connaît le moins, car on n’a accès qu’à un point de vue externe sur sa personne, ce qu’une partie du lectorat pourrait regretter. L’ouvrage est suffisamment distrayant et agréable à lire, mais il est peu susceptible de marquer durablement un grand nombre d’esprits.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article