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Le Blog du Pollen Iodé

Les loisirs

            Durant la majeure partie de son existence, l’humanité, occupée essentiellement par les efforts nécessaires à sa survie, a jugé non sans raison que la manière dont elle se divertissait durant son temps libre était une question d’importance très secondaire par comparaison. On nous dit que les chasseurs-cueilleurs des temps préhistoriques n’avaient besoin de passer que quelques heures par jour à chercher la nourriture dont ils avaient besoin et qu’ils pouvaient consacrer tout le reste de la journée à leurs « loisirs », mais il paraît vraisemblable qu’une bonne partie de ce reste de temps devait être employée à s’occuper des enfants, fabriquer ou réparer les vêtements et les armes de chasse ainsi éventuellement que d’autres objets dont les gens pouvaient avoir besoin, voire à monter et démonter les campements provisoires, suivant les manières dont différentes sociétés ont pu s’organiser. Or, on peut raisonnablement supposer que tous nos ancêtres ne jugeaient pas absolument passionnant de nourrir les bébés, recoudre les tenues déchirées, rafistoler les flèches cassées et replier l’équivalent préhistorique d’une tente de camping. Toutes ces occupations qu’on est apparemment censé classer dans la catégorie des loisirs devaient limiter plus ou moins le temps disponible pour que les gens de l’époque puissent s’adonner à des activités qui les intéressaient et les amusaient vraiment. Il est généralement admis qu’avec l’avènement de l’agriculture, les humains ont de toute façon dû passer beaucoup plus de temps à travailler qu’ils ne le faisaient lors de l’ère de la chasse et de la cueillette, à l’exception bien sûr de la minorité privilégiée qui disposait de subordonnés pour effectuer les corvées à sa place, mais précisément ce groupe privilégié était minoritaire et accessoirement son statut était plus ou moins instable dans le temps.

            Evidemment, des loisirs existaient tout de même pour ceux-là et même pour ceux qui ne bénéficiaient pas d’avantages spéciaux, même si les possibilités pour ces derniers étaient réduites. Cependant, comme les privilégiés étaient tout de même peu nombreux et le temps accordé au loisir très restreint en moyenne, ledit loisir ne prenait que des formes simples, d’aucuns diraient même primitives, ce qui explique qu’un grand nombre de nos contemporains trouveront facilement assez ennuyeuses des œuvres de fiction du Moyen-Âge et de l’Antiquité, par exemple, et se lasseraient également assez vite des jeux de cirque à la romaine (dont l’équivalent le plus proche de nos jours est la corrida, passe-temps qui, à l’échelle internationale, ne semble pas séduire grand-monde) comme des foires censées jadis attirer les foules grâce à des « phénomènes » tels que les obèses et les femmes à barbes, « phénomènes » qui certes ne passent pas inaperçus parmi nous mais sont loin d’intéresser au point qu’on se déplace exprès pour les voir. Les œuvres d’art étaient moins élaborées parce qu’étant peu nombreuses, elles souffraient peu de la comparaison des unes avec les autres ; en outre, les artistes avaient moins de temps pour les réaliser et le niveau d’exigence les concernant était plus bas, parce qu’elles étaient relativement rares et parce que leur public l’était aussi. Il y avait tout de même naturellement du progrès d’une époque à l’autre, mais il n’est pas dit que l’individu lambda croisé dans la rue, si on l’interroge, lirait plus volontiers une œuvre médiévale qu’une œuvre antique ; c’est en partie dû au fait que ces œuvres risquent de traiter de sujets assez éloignés de ses centres d’intérêt personnels, par rapport à des œuvres contemporaines, mais aussi au fait que ces dernières seront pour lui beaucoup plus attrayantes par la forme que ne le seront leurs homologues multiséculaires, bien que ce ne soit pas une règle absolue, certainement. Les goûts du public évoluent avec le temps, sans doute, mais il faut dire qu’avec le temps ceux qui s’adressent à lui doivent se donner plus de mal pour capter son attention, le choix qui lui est offert étant de plus en plus large. Quant aux divertissements qui ne relèvent pas de l’art (les sports ou les jeux de société par exemple), ils doivent aussi devenir plus élaborés parce que ce qui aurait été vu comme palpitant jadis laisse la majorité parfaitement blasée désormais (voire lui pose des problèmes éthiques si l’on pense aux jeux du cirque et aux phénomènes de foire, mais cette remarque ne s’applique pas nécessairement à tous les divertissements vieillis).

            Avec le temps, les loisirs artistiques deviennent plus sophistiqués (en gros, quoique pas forcément en détail), mais paradoxalement, alors qu’on s’applique plus que par le passé à lui plaire, le public devient plus exigeant, parce que précédemment la rareté de l’offre ne lui donnait pas la possibilité de se montrer difficile. Des progrès technologiques permettant de dégager du temps libre pour s’amuser ou s’instruire, là où par le passé on n’aurait pas eu d’autre choix que de travailler, rendent aussi le public plus nombreux et donc par la même, fatalement, plus susceptible d’émettre des critiques, là ou auparavant, si ce qu’on nous proposait ne nous convenait pas, tant pis, c’était ça ou rien, et on était même extrêmement chanceux si l’on nous proposait quelque chose.

            Le progrès technologique a aussi permis l’émergence du concept de tourisme. Jadis, eût-on voulu voyager pour s’amuser, on n’en aurait pas eu le temps, à moins peut-être de considérer les promenades comme des voyages si l’on veut, et l’eût-on eu que ç’eût été trop compliqué pour être faisable. Vers le dix-neuvième siècle, l’entreprise devint moins abracadabrante. Mais la facilitation de l’opération entraîna derechef le blasement : pour nos ancêtres, voir un temple ancien dans une nation étrangère était un évènement, pour nous, une certaine pression sociale fait que nous sommes censés considérer que c’est un évènement marquant de notre existence, parce que le monument en question est culturellement important, mais comme il est probable que nous ayons vu cent fois le célèbre monument en photo avant le visiter, il est tout aussi probable que cette rencontre réelle ne nous fasse ni chaud ni froid.

            La cote des arts du divertissement évolue en fonction du blasement : d’abord, on avait recours à la littérature orale, plus accessible que la littérature écrite, mais permettant moins de raffinement stylistique ; ensuite, avec le progrès de l’alphabétisation, la littérature écrite a pris le dessus, mais nombreux sont ceux qui lui préfèrent le cinéma, dont l’appréciation demande en moyenne un effort de concentration moindre que la lecture, bien que ce ne soit pas vrai systématiquement, tandis que sa nature visuelle et mobile le rend plus vivant, donc plus attrayant ; toutefois, certains diront que les jeux vidéo sont en train de l’emporter sur lui, car ils peuvent être aussi vivants que le cinéma tout ayant des qualités d’interactivité dont ce dernier est dépourvu. On peut dire généralement des arts du divertissement relevant plus ou moins de la fiction qu’ils sont divertissants du fait de leur virtualité : le monde réel est banal et ennuyeux, on se tourne donc vers des mondes virtuels en attendant d’eux qu’ils arborent les caractéristiques inverses. Le jeu vidéo est censé être plus immersif que le roman ou le film, mais il est apprécié par le biais d’un écran, qui est encore une barrière entre le monde virtuel auquel il donne accès et la personne qui s’y évade : les technologies de réalité virtuelle en trois dimensions, quoique limitées pour le moment, sont censées ultimement y remédier. Mais, après avoir utilisé un ou même plusieurs jeux vidéo pendant un certain temps, on finit par s’en lasser, même si un humain médiéval quelconque aurait sans doute été émerveillé par le concept s’il avait eu l’occasion de le connaître : du reste, s’il l’avait pu, lui aussi se serait un peu lassé à la longue, une fois qu’il aurait été familiarisé avec la notion ; on peut penser que cela lui aurait pris plus de temps qu’à nos contemporains, mais ce n’est pas difficile à imaginer. On peut donc aussi raisonnablement supposer que c’est ce qui arrivera à la réalité virtuelle : d’abord un luxe presque magique comme avant elle la littérature, le cinéma ou les jeux vidéo, elle deviendra au bout d’un moment une banalité parmi d’autres, au milieu de toutes celles qui peuplent le monde réel auquel on est trop accoutumé.

Donc, le divertissement fondé sur la fiction, aussi élaborée que soit celle-ci, finit toujours par perdre son charme, tandis que le monde réel, dont par le passé un bon nombre d’éléments pouvaient être vus comme extraordinaires, comme des aspects saillants de celui-ci, est de plus en plus capable de provoquer le blasement, comme on le voit dans le cas du tourisme. (Aussi, la mondialisation augmente les similitudes entre les diverses parties du monde, même les plus antipodiques, de sorte qu’il est objectivement de plus en plus difficile de se sentir dépaysé même en allant très loin de chez soi). Dès lors, si le virtuel et le réel sont aussi perméables à l’ennui l’un que l’autre, à quoi l’humain de l’avenir consacrera-t-il ses loisirs ? Cette question est posée dans l’optique optimiste selon laquelle, dans le futur, grâce aux progrès de la technologie, l’humain sera de moins en moins, voire plus du tout, victime des guerres et des maladies et que tout travail ou toute autre activité pénible pourront être délégués à des machines s’il le souhaite, sans que cela dégrade ses conditions de vie, le laissant libre de faire uniquement ce qui lui fait plaisir (tant que ce n’est pas dangereux pour ses congénères), la question étant de savoir ce que ce sera puisque tout ce qui lui fait plaisir paraît cesser le faire au bout d’un moment. Bien entendu, nombre d’entre nous qui vivent présentement dans des conditions trop désagréables (pauvreté, guerre, famine, maladie, oppression etc.) jugeront qu’il faudrait être incroyablement gâté et ingrat pour pouvoir se lasser des idylliques conditions de vie évoquées plus haut et qu’eux-mêmes donneraient beaucoup pour avoir le luxe d’accéder à une lassitude de ce genre ! Et ils n’auront pas tort. Toutefois, il semble utile d’envisager le cas, car il est tout même souhaitable que guerre, maladie et compagnie n’existent pas toujours et si l’on considère qu’elles sont des fatalités inévitables en tout temps et en tout lieu, cela ne contribue pas à les faire reculer : il est donc intéressant de se demander comment fonctionnerait un monde où elles n’existeraient plus, parce que si l’on juge ce monde impossible, cela n’encourage certes pas à son apparition ; cela dit, pour qui souhaite venir aider l’humanité, il est indubitablement plus urgent de lutter contre la faim dans le monde (ou la guerre, ou le despotisme, ou les maladies actuellement incurables, ou les problèmes écologiques…) que de se demander comment se divertiront les gens des siècles suivants. Mais ces deux centres d’intérêt se donnent la main, pour ainsi dire, bien que la raison n’en saute peut-être pas immédiatement aux yeux.

On dira que si l’on se lasse d’un loisir, il suffit de l’abandonner, provisoirement ou non, et de le remplacer par un ou plusieurs autres, ou de les alterner plus ou moins régulièrement. Cela dit, les cas d’individus placés devant un large éventail de possibilités et se sentant également dégoûtés par toutes ne sont pas sans précédent. Il est aussi possible de suggérer que si quelqu’un se lasse de s’amuser, il peut s’adonner à des activités demandant davantage d’efforts, au travail, mais un travail librement choisi, dans l’optique ou l’hypothétique société future autoriserait, si l’on souhaite travailler, qu’on le fasse dans le domaine et dans les conditions que nous voulons – il suffirait de mettre plus ou moins longtemps hors service la machine qui par défaut se serait chargée de tel ou tel labeur alors convoité mais dont jusque là personne n’avait voulu – là ou de nos jours, on travaille souvent, non pas précisément à ce qu’on l’on veut, mais à ce que d’autres veulent et pour quoi on veut bien nous payer, à ce pour quoi on a des compétences, aussi : tout le monde ne peut pas devenir astronaute ou chanteur célèbre même si ce sont des rêves assez répandus, mais maintes personnes sont salariées pour faire le ménage ou tenir la comptabilité alors que ce n’est pas ce qu’elles ambitionnaient dans leur enfance. Dans une société d’abondance ou tout serait automatisé, le problème ne se poserait plus, on travaillerait si l’on en avait envie en sélectionnant les tâches à sa guise sans plus avoir à se soucier d’être réaliste, il n’y aurait qu’à déléguer aux machines tous les aspects trop rébarbatifs. Il semble qu’un certain nombre de personnes opteraient pour cette solution, parce qu’elles ne se sentiraient pas assez stimulées si elles ne faisaient que jouer ou passer leur vie de manière équivalente. Ceci étant, ces gens qui voudraient travailler, même aux conditions de leur choix, ne voudraient sans doute pas le faire en permanence et auraient donc tout de même recours aux loisirs pour se changer les idées, auquel cas on pourrait en revenir au problème qui fait qu’à la longue on se lasse de tout apparemment. (Les gens pourront toujours s’adonner à l’activité artistique, mais il n’est pas dit que l’on consommera leur production si les machines peuvent faire mieux, ainsi qu’à la recherche scientifique, mais il semble qu’une bonne partie de celle-ci puisse être déléguée et automatisée également, si la technologie suit l’imagination humaine, même si en dernier recours il devrait toujours dépendre de l’humanité de décider des orientations prises par la recherche).

Si le monde virtuel comme le monde réel perdent leur intérêt à nos yeux, la solution la plus simple intellectuellement consiste à les modifier jusqu’à ce qu’ils nous plaisent et redeviennent intéressants pour nous. C’est déjà assez faisable pour les mondes fictifs, moins pour le monde réel qui est connu pour demeurer assez impassible lorsque l’on se plaint de lui, même s’il n’est pas absolument impossible de venir à bout de tel ou tel désagrément. On peut se représenter, avec une large dose d’idéalisme bien sûr, cette possibilité comme allant en augmentant, toujours grâce au progrès technique. Les gens ne devraient pas pouvoir transformer la Terre à leur guise, suppose-t-on, car il est douteux qu’ils puissent tous se mettre d’accord sur la nature des changements à effectuer, mais on pourrait imaginer que ceux qui auraient une réflexion suffisamment avancée sur ce point pourraient élire quelque exoplanète déserte et la terraformer jusqu’à ce qu’elle comporte exactement les proportions de confort et de surprise qu’il leur faudrait pour les séduire sans les ennuyer : s’ils ne connaissent pas les dosages adéquats dès le début, ils pourront les identifier à la longue, en expérimentant.

Si refaire le monde littéralement est irréalisable ou semble trop prétentieux, la solution parallèle est celle qui consiste à se changer soi-même : non grâce au développement personnel, mais de manière concrète, soit par de la chirurgie esthétique (ou quelque chose de similaire) pour modifier sa propre apparence, d’une façon qui est possible actuellement ou par des moyens futuristes plus élaborés, qui consisteraient par exemple en greffes de membres supplémentaires ou en accentuation de la ressemblance avec tels ou tels animaux, ou n’importe quoi d’autre, soit par la modification du cerveau lui-même. Cela n’est pas réalisable actuellement, mais on peut se représenter l’invention de techniques qui, à défaut de transformer le monde, transformeraient une personnalité à la demande et lui permettraient de voir ledit monde, en lui-même resté identique, sous un jour nouveau. Pour faire les choses à fond, il reste sans doute à proposer de se figurer une opération chirurgicale permettant de rendre le cerveau insensible à l’ennui, même s’il est possible de soulever des objections éthiques à ce sujet, dans la mesure où le sentiment d’ennui passe pour favoriser la créativité, auquel cas la suppression de celui-ci équivaudrait à une amputation pour les hypothétiques personnes concernées. D’autre part, un certain nombre d’individus sont sans doute plus attachés à leur individualité et à leur personnalité qu’ils ne redoutent l’ennui même dans un monde rendu beaucoup plus agréable qu’il ne l’est présentement, de sorte que ces possibles métamorphoses ne conviendraient probablement pas à tout le monde non plus.

Au cas où on ne veut changer ni le monde ni soi-même et où rien d’autre ne fait l’affaire, il reste la solution intermédiaire : changer les autres. Si l’on découvre des civilisations extraterrestres moins avancées que nous technologiquement, éthiquement ou de quelque autre manière, on peut leur proposer notre aide pour qu’elles progressent sur tel ou tel point, voire le leur imposer. L’intervention dans la vie d’autrui de manière plus ou moins bienveillante, plus ou moins autoritaire est le sujet de la série de science-fiction de la Culture d’Iain Banks, par exemple, où il s’agit justement d’une société d’abondance abonnée, pour la plus grande part, aux loisirs permanents ; en général, les gens ne semblent pas s’y ennuyer mais pour ceux qui se sentent insuffisamment stimulés par le loisir et pas intéressés par autre chose, il reste l’option d’aller vendre plus ou moins honnêtement le concept de la Culture à des civilisations extérieures à celle-ci. Cette sorte de bienveillance peut aisément tourner au colonialisme, mais réfléchir à la mesure dans laquelle on peut moralement se permettre d’essayer d’améliorer la vie d’autrui sans que cela ne revienne à simplement se mêler de ce qui ne nous regarde pas peut encore faire une bonne occupation pour quelques personnes, peut-être. Au cas où on ne trouverait pas d’extraterrestres, la même idée pourrait s’appliquer aux espèces animales terriennes dont on considère qu’elles ont les formes d’intelligence les plus proches de celles de l’humanité, même si cela devrait logiquement obliger à donner des droits aux animaux et entourer le rapport des humains à la nature d’une plus grande contrainte, ce qui ne serait pas du goût de tous.

Peut-être que les loisirs de l’avenir (au-delà de la durée d’une vie humaine) sont impossibles à prédire à l’aide des données actuelles. La nature humaine semble avoir certaines caractéristiques constantes, certes, mais lorsqu’en parlant tout à l’heure du personnage médiéval qui découvre les jeux vidéo, on a pensé qu’il serait émerveillé, c’était peut-être un parti pris ; ce personnage pourrait aussi bien juger cette invention stupide, incompréhensible ou sans intérêt, quelque chose qu’il n’aurait pas prévu comme passe-temps pour ses descendants en tout cas : on peut très bien être dans la même situation lorsque l’on essaie d’imaginer l’évolution du loisir dans plusieurs siècles ou millénaires. Il se peut aussi, c’est même une possibilité qui va croissant avec le temps, que l’humanité, si elle ne disparaît pas, évolue de telle manière que les concepts de loisir, de travail et d’ennui deviennent obsolètes, inapplicables, dénués de sens pour elle, de la même manière que le problème du crabe qui devient plus vulnérable qu’à l’accoutumée pendant sa mue et craint davantage les prédateurs durant cette période n’est que faiblement parlant pour un être humain de modèle courant, que sa vie n’a confronté à aucune expérience semblable, puisqu’il ne possède pas un organisme capable de muer et n’est pas typiquement amené à affronter des prédateurs – même si la fragilité du crabe qui mue peut servir de métaphore pour d’autres sortes de vulnérabilité humaine, si on le souhaite. Ce qui naguère passionnait l’humanité peut en venir à l’ennuyer et à perdre son sens pour elle, mais peut-être qu’un jour c’est l’ennui lui-même, et d’autres notions que lui éventuellement, qui à leur tour se videront de leur signification ?

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